Résonances series
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En un florilège de photographies capturées lors de ses flâneries au milieu des arbres de la forêt de Barbizon, Constanza Piaggio tente de saisir l’insondable - l’immémorialité des lieux qui subsistent indéfectiblement. Dans sa série Résonances, la roche brute, ancestrale, y est omniprésente ; inerte mais vivante, mise à nue dans toute la simplicité de son apparence millénaire.
Témoin du passé, la roche devient un palimpseste de la mémoire géologique, marquée à différentes strates par l’érosion du temps. Telles de sinueuses lignes de vie ou des rides profondément creusées, les sillons semblent raconter des histoires lointaines, liées à celles de notre humanité.
Chaque pierre, par sa masse imposante et ses contours irréguliers, exhale une forme d’énergie primitive, une force intangible et silencieuse traversant les âges, résistant au sempiternel recommencement des cycles et siècles. Robustes bien que fragiles dans leur solidité, ces roches sont comme les os de la Terre, ses fondations, portant en elles le poids incommensurable du monde.
En en scrutant les détails les plus infimes, l’artiste tente d’en extraire la substantifique moelle, laissant entrevoir l’âme même de ces sculptures naturelles singulières. Alors devant ces plans rapprochés de formes et textures, nous questionnant indubitablement sur la vulnérabilité de notre propre nature, comment ne pas céder aux projections anthropomorphiques ou autres tentations paréidoliques ?
Il s’agit pourtant ici de contempler seulement, sans biais cognitif, sans interprétation parasitaire. Se défaire de l’analyse, de l’extrapolation. Regarder, le temps d’un instant, ces fragments saisis, choisis, réunis. Et ressentir. Car Constanza Piaggio cherche avant tout à nous reconnecter à la pureté originelle du vivant, nous plonger au cœur de l’émotion d’un moment de recueillement.
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Maya Trufaut, septembre 2024
















